Sonnet
Sonnet
Sonnet1
Si tu pouvais, Armand, hors du plomb qui t’enserre
Lever ton front auguste et lancer en ce lieu
De tes nobles regards l’éclair impétueux,
Plus craint que ceux du Ciel, messagers du tonnerre.
Que tu ferais blêmir d’avortons de la terre
Qui forgent comme toi des traits injurieux !
Que tu ferais rougir d’ingrats malicieux
À qui tous les malheurs sans toi feraient la guerre !
Mais non, repose en paix, c’est le dernier effort
De l’envie abattue et qui meurt par ta mort.
Ta mémoire est brillante en dépit de la rage.
Et la France et l’Espagne à ces lâches esprits
Peuvent de ta vertu dire le juste prix,
L’une espérant sa gloire, et l’autre son dommage.
- 1Sonnet contre ceux qui médisent de Monsieur le Cardinal.
Arsenal 3128, f°39r-39v - BHVP, MS 555, f°15v
Ci-gît 0137