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Sonnet

Sonnet

                               Sonnet

A quel plus haut sommet d’heureuse destinée

Pouvait jamais monter un mortel comme moi ?

Que me restait-il plus si ce n’est d’être roi

Et de voir en mes jours ma tête couronnée ?

 

Ma puissance jamais m’a-t-elle abandonnée ?

Jamais aucun des miens m’a-t-il manqué de foi ?

N’ai-je pas aux plus grands sans cesse fait la loi

Et tenu jusqu’au bout ma fortune enchaînée ?

 

Même avant que la Parque à ses lois m’ait soumis,

N’ai-je pas triomphé de tous mes ennemis

Et sur eux pleinement ma vengeance assouvie ?

 

Mais ce qui de mon sort plus que tout me  ravit,

C’est que la main du peuple ait épargné ma vie

Et qu’étant un tyran je sois mort dans mon lit.

Numéro
*0334


Année
1642




Références

Tableau de la vie de Richelieu, p.171


Notes

Ci-gît 0274