Sonnet
Sonnet
Sonnet
Le prodige du temps, le monstre d’avarice
A corrompu nos mœurs et perverti nos soins.
Il a même infecté le palais de nos rois
Et porté sur l’autel le poison et le vice.
Il a mis en trafic les sacrés bénéfices,
Il a mis à l’encan jusqu’aux moindres emplois,
Du plus sale denier il a souillé ses doigts1
Et tenu l’intérêt pour règle de justice.
S’il a fait quelque bien, c’est par crainte du mal,
S’il a donné la paix, c’est qu’il n’a pu la vendre,
Et c’est lors seulement qu’il n’a pu s’en défendre.
Il a tout dépravé par cet ordre infernal,
Mais la corruption nous donne lieu de craindre
Qu’elle n’engendre un tiers qui nous ferait le plaindre.
- 1Des plus sacrés deniers il a souillé ses doigts.
Arsenal 3128, f°42r - Tableau de la vie de Mazarin, p.214 (variantes) - BHVP, MS 551, p.40-41
Ci-gît 0368