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Sonnet

Sonnet

                          Sonnet

Le prodige du temps, le monstre d’avarice

A corrompu nos mœurs et perverti nos soins.

Il a même infecté le palais de nos rois

Et porté sur l’autel le poison et le vice.

 

Il a mis en trafic les sacrés bénéfices,

Il a mis à l’encan jusqu’aux moindres emplois,

Du plus sale denier il a souillé ses doigts1

Et tenu l’intérêt pour règle de justice.

 

S’il a fait quelque bien, c’est par crainte du mal,

S’il a donné la paix, c’est qu’il n’a pu la vendre,

Et c’est lors seulement qu’il n’a pu s’en défendre.

 

Il a tout dépravé par cet ordre infernal,

Mais la corruption nous donne lieu de craindre

Qu’elle n’engendre un tiers qui nous ferait le plaindre.

  • 1Des plus sacrés deniers il a souillé ses doigts.

Numéro
*0504


Année
1661




Références

Arsenal 3128, f°42r - Tableau de la vie de Mazarin, p.214 (variantes) - BHVP, MS 551, p.40-41


Notes

Ci-gît 0368