Sur les jésuites
Sur les jésuites
Contre les jésuites
Votre pouvoir immodéré
Rend votre orgueil insupportable.
Tout se gouverne à votre gré,
Ô société redoutable !
Tambourin, Douzin, Le Tellier,
Craignez le sort des Templiers.
De Paris jusques à Pékin,
Se répand votre tyrannie,
Ou confesseur, ou mandarin,
A Macao périt Tournon,
Noailles ici craint le Donjon.
Dans les antres du Vatican,
Noirs Vulcains, vous forgez la foudre
Dont s’arme le pape Clément
Pour mettre tout bon livre en poudre.
Ici vos lettres de cachet
Prennent les gens au trébuchet.
De bulles et de mandements,
Vous avez fait un gros volume.
Du conseil et des parlements,
Les arrêts sont de votre plume.
Vous tenez aux fers les prélats,
Les grands seigneurs, les magistrats.
De vos tristes prospérités,
Craignez une funeste suite.
Un jour viendra qu’en nos cités
S’éteindra le nom de Jésuite ;
Tambourin, Douzin, Le Tellier,
Auront le sort des Templiers.
Barbier-Vernillat, III, 35-36