Sonnet
Sonnet
Sonnet
Enfin Colbert est mort, je n’en ai point d’ennui ;
Il n’en reste plus rien dans l’esprit du vulgaire
Que l’ombre d’un atrabilaire
Qui s’évanouit comme lui.
Il ne servit jamais ni de solide appui,
De Mécène, d’ami, ni d’ange tutélaire
Et ce qui me met en colère
L’on en parle encore aujourd’hui.
Un potiron de cour que le soleil fit naître,
De simple serviteur devint ministre et maître,
Mais sa vie et sa mort ont de pareils instants.
L’on a vu ce serpent naître avec des canailles
Et le soleil lui fait sans l’effort du printemps
Quitter avec sa peau ses brillantes écailles.
Tableau de la vie de Colbert, p.269-70
Ci-gît 0468