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Sur la litière en laquelle était Monsieur le cardinal de Richelieu

Sur la litière en laquelle était Monsieur le cardinal de Richelieu

Pour satisfaire ton envie1 ,

Ce que l’on porte là devant,

Passant, est le tombeau mouvant

D’un mort qui peut ôter la vie.

Il n’a plus l’usage des doigts

Et prend trois villes à la fois.

Il tient toujours les armes prêtes,

Il se pare d’un attentat

Et sans bras fait tomber les têtes

Des factieux de cet Etat.

C’est un mort qui rend des oracles

Qui n’ont rien d’obscur ni de faux,

Ou pour le dire en peu de mots,

C’est un mort qui fait des miracles.

Non, ce n’est pas un mort, passant,

Mais c’est, dans un corps languissant,

Un esprit et subtil et ferme.

Enfin l’on peut mettre au dehors

De la litière qui l’enferme :

Le cabinet d’une âme et le tombeau d’un corps.

  • 1Sur la litière en laquelle était Monsieur le cardinal de Richelieu lorsqu’il fut apporté malade dans son palais au retour du voyage de Roussillon. En 1642.

Numéro
*0612


Année
1642




Références

BHVP, MS 555, f°7r


Notes

Ci-gît 1332