Sonnet
Sonnet
Sonnet
A quel plus haut sommet d’heureuse destinée
Pouvait jamais monter un mortel comme moi ?
Que me restait-il plus si ce n’est d’être roi
Et de voir en mes jours ma tête couronnée ?
Ma puissance jamais m’a-t-elle abandonnée ?
Jamais aucun des miens m’a-t-il manqué de foi ?
N’ai-je pas aux plus grands sans cesse fait la loi
Et tenu jusqu’au bout ma fortune enchaînée ?
Même avant que la Parque à ses lois m’ait soumis,
N’ai-je pas triomphé de tous mes ennemis
Et sur eux pleinement ma vengeance assouvie ?
Mais ce qui de mon sort plus que tout me ravit,
C’est que la main du peuple ait épargné ma vie
Et qu’étant un tyran je sois mort dans mon lit.
Tableau de la vie de Richelieu, p.171
Ci-gît 0274