Centurie
Centurie
Centurie
Nostradamus avait prédit
Qu’après la prise d’un grand port,
Cesserait un tyran maudit
Quatorze ans jusqu’à la mort.
Mais les quatre ans sont passés
Et nos malheurs avec lui
Sont heureusement trépassés,
Maudit soit qui en prend ennui.
Seulement l’œil triste et dolent
Des esclaves de la faveur
Et tous les flatteurs insolents
Qui l’adoraient comme un sauveur.
On verra mettre en liberté
Ceux qu’il tenait en ses prisons,
Et peut-être en captivité
Les outils de ses trahisons.
On verra d’un cœur réunir
Tous ceux qu’il avait désunis
Et bientôt après revenir
Les innocents qu’il a bannis.
Il faisait semblant d’enchérir
Sur ceux qui conservaient nos lis,
Mais on les verra refleurir
Sur ses membres ensevelis.
Il n’y aura plus tant d’impôts,
On verra la paix revenir
Dieu lui donne donc le repos
S’il est d’humeur à s’y tenir.
Prions Dieu que le Roi longtemps
Solennise son annuel
Et tous d’un esprit fort content
Nous chanterons Noël, Noël.
Lyon BM, MS 756, f°133v-134r - BHVP, MS 555, f°13v-14r
Ci-gît 0026