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Centurie

Centurie

          Centurie

Nostradamus avait prédit

Qu’après la prise d’un grand port,

Cesserait un tyran maudit

Quatorze ans jusqu’à la mort.

 

Mais les quatre ans sont passés

Et nos malheurs avec lui

Sont heureusement trépassés,

Maudit soit qui en prend ennui.

 

Seulement l’œil triste et dolent

Des esclaves de la faveur

Et tous les flatteurs insolents

Qui l’adoraient comme un sauveur.

 

On verra mettre en liberté

Ceux qu’il tenait en ses prisons,

Et peut-être en captivité

Les outils de ses trahisons.

 

On verra d’un cœur réunir

Tous ceux qu’il avait désunis

Et bientôt après revenir

Les innocents qu’il a bannis.

 

Il faisait semblant d’enchérir

Sur ceux qui conservaient nos lis,

Mais on les verra refleurir

Sur ses membres ensevelis.

 

Il n’y aura plus tant d’impôts,

On verra la paix revenir

Dieu lui donne donc le repos

S’il est d’humeur à s’y tenir.

 

Prions Dieu que le Roi longtemps

Solennise son annuel

Et tous d’un esprit fort content

Nous chanterons Noël, Noël.

 

Numéro
*0075


Année
1642




Références

Lyon BM, MS 756, f°133v-134r - BHVP, MS 555, f°13v-14r


Notes

Ci-gît 0026