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Entrée de Louis XIII au retour de son sacre

Entrée de Louis XIII au retour de son sacre

Entrée de Louis XIII au retour de son sacre

Mon Dieu, la belle entrée

Du grand Roi des Français !

La rue était bondée

De cent mille bourgeois,

Le prévôt de la ville,

Les échevins aussi,

En cette belle entrée

N’ont-ils pas réussi ?

Au faubourg Saint-Antoine

Était un fort beau dais,

Tout couvert de bergame

Pour en cacher les ais.

La frange était si belle

Qu’elle paraissait fin or,

Le siège était de même,

Qui reluisait très fort.

Plus bas, un grand portique,

Qu’était tout fait de bois,

Peinturé à l’antique

Pour bouter les hautbois,

Le soleil et la lune

Y paraissaient alors :

En face d’argent l’une,

Et l’autre en face d’or.

La porte Saint-Antoine

Ils ont fait regratter,

Les arms’d’Henri troisième

Ils en ont fait ôter,

C’était pour y r’bouter

Les ceux de notre Roi,

Peints sur fer, cuivre ou bronze,

Ou autre fin aloi.

O chose incomparable

Qu’on ne verra jamais :

Les neufs muses agréables

A la porte Beaudais,

Juchées sur le Parnasse

Avecque Apollon,

Qui de fort bonne grâce

Jouait du violon.

Au bout d’un' grande bande

Un miracle nouveau :

A une grosse corde

Pendait un grand tableau

Où était l’effigie

Du Prévôt des Marchands,

Des échevins de ville,

Et de bien d’autres gens.

Sur le pont Notre-Dame,

En magnifique arroi,

En de petites écuelles

Ils ont placés nos rois,

Au milieu, des grands hommes,

Tous les bras étendus,

Qui portaient sur leurs têtes

Des paniers de fruits crus.

Au bout de cette bande,

Autre portique était,

D’une figure grande,

Pour le portrait du Roi

Et celui de sa Mère

Y était mêmement,

Et d’un soudard de guerre

Fait comme un garnement.

A la place Dauphine,

Un miracle c’était :

Des peintures très fines,

Une grande chose y avait

Bâtie en pyramide,

Bien peinte d’un côté :

On aurait bien peint l’autre,

Mais ça eût trop coûté !

Numéro
*0041


Année
1610




Références

Barbier-Vernillat, I, 132-133


Notes

17 octobre 1610